Éco-référente : Rencontre avec Mado Le Fur

Bonjour Mado, nous souhaitons tout savoir de toi ! Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Que fais-tu en ce moment ?

Je suis une femme de 51 ans qui vit à Brest et travaille en Bretagne. Après avoir exercé plusieurs métiers dans l’audiovisuel et le cinéma (Chargée de l’accueil des professionnels pour des festivals, chargée de programme pour l’émission Court-Circuit d’Arte, directrice de production de courts-métrages et documentaires, et parfois encore chargée de figuration), je travaille depuis sept ans essentiellement en régie et désormais, dès que possible, comme éco-référente.

Peux-tu nous expliquer ton travail et le genre de projet sur lequel tu es actuellement ?

J’ai travaillé au poste de chargée de figuration sur la série allemande Commissaire Dupin et depuis fin mars sur la série DÉTER au poste d’éco-référente.

À ce jour, j’ai eu deux véritables expériences à ce poste : actuellement sur DÉTER donc et début 2022 sur RIEN À PERDRE de Delphine Deloget. Ces deux expériences ont été très différentes, mais toutes deux très riches.

Sur la quotidienne produite par France TV studio et Black Sheep Film, je suis, pour la première fois, embauchée sur un poste uniquement dédié à l’éco-production. Je suis chargée de collecter des données pour remplir le carbon’clap (l’un des deux calculateurs carbones homologués par le CNC), de proposer et de mettre en place une stratégie d’éco-production et d’accompagner les équipes sur place dans cette démarche. J’ai un poste à part entière dédié à l’éco-production donc très transversal alors que sur RIEN À PERDRE, j’étais régisseuse avec une mission d’éco-référente et j’intervenais surtout sur mon département (organisation des transports, gestion des déchets, table régie, cantine, etc).

 

En bref, un tournage éco-prod qu’est-ce que c’est ?

Tourner sur une éco-production signifie avant tout participer à la fabrication d’un film de la manière la moins impactante écologiquement parlant. Cela concerne l’œuvre depuis sa genèse jusqu’à sa diffusion.

Mon rôle se cantonne à la partie tournage , et cela se traduit par une meilleure gestion de nos déchets, la rationalisation des moyens de mobilité, une réflexion sur notre alimentation, de notre impact sur la biodiversité et notre utilisation de ressources et de l’énergie, d’atténuer notre empreinte numérique et de sensibiliser les équipes. Apprendre à produire de manière plus sobre pour répondre également à la réglementation tout comme aux enjeux économiques et commerciaux (par exemple, aux fluctuations de prix liés à la raréfaction de certaines ressources).

La partie que je préfère, c’est la sensibilisation des équipes. J’essaie de multiplier les moyens de communication et d’information pour toucher les techniciens et comédiens sur le plateau, dans les bureaux et d’être la plus présente possible physiquement. Je reviendrai sans doute sur cette partie-ci plus tard.

Au bout de quelques jours de tournage, le simple fait de me voir suscite souvent des discussions. Le revers de la médaille, c’est aussi que parfois certaines d’entre elles s’arrêtent quand je passe trop près !

À l’occasion, je me trouve aussi un « ambassadeur » sur le tournage, une personne convaincue des actions que nous mettons en place et qui aura plus de poids que moi comme par exemple, un chef opérateur, un comédien ou un réalisateur… C’était assez flagrant sur RIEN À PERDRE par exemple : il suffisait que « mon » ambassadeur agisse ou affirme certaines pratiques éco-responsables pour que le reste de l’équipe suive…

Je me trouve plus légitime en tant qu’éco-référente uniquement afin de travailler avec tout le monde, de manière plus transversale, mais le fait de n’être là que deux jours par semaine ne me donne qu’une vision partielle du suivi au quotidien. Parfois, j’apprends trop tard des pratiques ou des gestes peu écologiques, la taille d’un groupe électrogène, des achats sur-emballés, etc. Il est impossible d’être derrière chacun évidemment, mais le fait d’être présente en continu est pour moi un vrai plus.

Je fais partie du département de la régie ce qui est souvent le cas pour les éco-référents (qui peuvent aussi être assistants de production).

 

 

Comment s’organisent ta prépa et ton tournage ? Fais-tu un dépouillement « écoprod », à quoi cela ressemble-t-il ? 

Sur DÉTER, le régisseur adjoint Benjamin Clauzier, a eu une mission d’éco-référent lors de sa préparation. Il m’a fait venir sur le projet et j’ai pris le relai quand son travail en tant que régisseur adjoint ne lui a plus permis de continuer à développer une démarche d’éco-production. Il a commencé par analyser le projet en relevant un certain nombre de possibilités sur lesquelles s’appuyer ou de difficultés à prendre en compte. A mon arrivée, j’ai donc poursuivi son travail en proposant une stratégie et un plan d’actions aux producteurs, directeur de production et régisseur général.

J’ai été contactée sur d’autres productions en développement pour avoir un regard global avec une première lecture et, pour un des projets, un échange avec la réalisatrice. L’idée est d’alors de faire une analyse de ce qui pourra être mis en place et des aspects particuliers du projet (par exemple sur la biodiversité et les déplacements notamment à l’image). Au niveau d’une lecture de scénario, l’intérêt est également de faire prendre conscience que les gestes éco-responsables font partie de la personnalité, des valeurs des personnages, de l’univers du film. Par exemple, que raconte le fait de choisir une voiture électrique plutôt qu’un diesel ou qu’un vélo, etc.

Il y aura toujours une sorte de tronc commun de mesures à prendre en production (comme la mutualisation des transports, la réduction de la consommation d’énergie, le tri, le recyclage, le réemploi, les achats éco-responsables, etc.) puis, chaque projet aura ses spécificités à l’image comme en tournage.

 

Quelles sont les choses sur lesquelles en prépa, tu accordes une attention particulière ? Et avec quels départements échanges-tu le plus ? (Déco, accessoires, régie, prod, mes…?)

La déco arrive très tôt sur le tournage et comme c’est l’un des départements qui a un impact élevé, les échanges sont forcément nombreux dès le départ. Évidemment, les équipes de régie et de production restent des interlocuteurs essentiels pour mener à bien notre démarche.

Personnellement, j’ai toujours l’impression d’arriver « trop » tard. L’idéal serait de pouvoir discuter au moins avec les chefs de poste AVANT qu’ils ne commencent (producteurs bien sûr, mais aussi repéreur par exemple ou chef déco). En déco, il y a tellement d’éléments à prendre en compte que pour l’instant, il me semble impossible de penser à tout : d’une part, parce que ce serait très chronophage, d’autre part parce qu’on tâtonne encore à tous les niveaux (par exemple sur les produits toxiques à éviter ou le « zéro plastique ») mais aussi parce que pour l’instant, notre société n’est pas prête.

Un jour, notre chef déco, voulant bien faire, se rend dans un magasin de bricolage pour acheter les différents matériaux et éléments d’un objet à construire. Certains produits n’étant pas disponibles en magasin, son interlocuteur lui répond qu’il faudrait plutôt commander en ligne. Résultat, il reçoit chaque élément emballé et envoyé séparément ! Une autre fois, une petite machine à fumée arrive doublement emballée dans deux cartons trois fois plus grand s que la machine, avec des protections entre chaque carton… Nous avons écrit au fournisseur qui n’a pas répondu à ce jour… 

En tant qu’éco-référente, j’ai beaucoup de questions de toute l’équipe. En déco, par exemple, j’essaye de trouver certains prestataires responsables ou des structures de ré-emploi vers qui nous tourner. Mi-septembre, une décoratrice me demande où nous pourrions trouver des bouteilles en plastique vides pour construire la sculpture du stand des lycéens « sauvons demain ». Un comble !

 

Tu ne parles pas de l’équipe Mise en scène, tu ne penses pas qu’ils peuvent être un atout en prépa pour te faciliter la tâche ?

Je prends contact avec l’équipe mise en scène dès que possible et les premières discussions tournent souvent autour de l’utilisation du papier et de nos usages numériques. Comme pour le reste de l’équipe, j’essaie de savoir où se situe la personne au niveau de l’écologie et je m’appuie sur ce qu’elle a déjà mis en place. Cette question est très intéressante, car elle laisse supposer que je pourrai m’appuyer davantage sur les équipes mise en scène comme « relai » sur le plateau.

Table régie sur la série DÉTER

Et sur le tournage ? Es-tu en plateau ou prépares-tu déjà la suite ? 

Sur le tournage, j’essaie de partager mon temps entre une partie de travail de bureau (collecte de données, sensibilisation des équipes par mail ou par affichage, etc.) et bien entendu sur le plateau. Normalement, je rencontre les chefs de poste puis les techniciens au fur et à mesure de leur arrivée. Si je peux aller aux repérages, j’en profite pour me présenter et relever des exemples concrets auxquels il faudra porter une attention particulière. En général, j’essaie d’être présente sur le plateau en tout début et toute fin de journée, au café après la pause-déjeuner et quand on tourne au lycée (notre décor principal), je passe régulièrement pour discuter avec ceux qui sont plus disponibles sur certains plans.

J’apprends énormément sur les pratiques des uns et des autres, tous plein de ressources et pour beaucoup qui se posent des questions et réfléchissent à de nouvelles manières de travailler, plus sobres mais souvent aussi plus saines. Certaines maquilleuses de DÉTER par exemple ont testé des crèmes solaires éco-responsables sur les comédiens et ont sollicité des retours de l’équipe image. Finalement, ce n’était pas concluant (peaux trop pâles et effet trop luisant) mais elles continuent à chercher, échanger et s’informer. Certains machinos ont remplacé la quasi-totalité de leurs accroches au gaffer par des velcro ou des aimants, les cales et certains cubes ont été faits avec des chutes de bois de la déco, etc.

 

Quelle est la principale difficulté que tu as pu rencontrer sur la série ?

La principale difficulté de DÉTER est le changement très régulier d’équipe (sessions de quatre semaines et une deuxième équipe une semaine par session). Par exemple, le régisseur général et le régisseur adjoint qui ont préparé le tournage sont partis au bout d’une session pour le premier et de deux sessions pour le deuxième. Le temps de tournage d’une telle série (huit mois) implique des changements à tous les postes.

Et bien sûr, le temps ! Dans la précipitation de début ou de fin de journée par exemple. Il faut parfois prendre sur soi quand on voit les feuilles de services sortir par paquets de l’imprimante et passer directement dans le bac de papier brouillon car un changement n’a pas été pris en compte et qu’il faut tout réimprimer… Heureusement, c’est assez rare…

 

Dans cette fiction, il y a beaucoup de personnages, des animaux, une équipe B… Pour toi qu’est-ce que cela engendre comme problématiques ?

Les comédiens sont sensibilisés comme le reste de l’équipe. Les principaux sont très présents et plutôt demandeurs d’informations ou de « conseils » de bonnes pratiques. Je contacte directement tous les comédiens, et même si je ne les relance pas à toutes les sessions, je profite de changements ou de nouvelles actions pour leur renvoyer un petit point. Pour les figurants (dont une partie sont récurrents), je passe par les chargées de figuration pour les informer de nos pratiques sur le tournage. Je mets aussi un peu d’affichage dans leur salle dédiée.

Il est clairement impossible de voir tout le monde (techniciens comme comédiens) et l’impact de l’affichage, des mails ou des petits mots quotidiens sur la feuille de service reste difficile à mesurer…

Peu de gens répondent au mails (les lisent-ils seulement ?) mais j’ai toujours quelques (rares) réponses encourageantes !

Quand on constate qu’après plusieurs semaines voire mois de tournage, certains ne savent toujours pas utiliser un cendrier ou faire le tri, c’est assez démoralisant. Même si cela reste des exceptions, heureusement.

À l’inverse, c’est très gratifiant quand un technicien vient te voir pour te dire qu’il a trouvé près de chez lui un endroit pour recycler ses mégots de cigarette ou qu’une autre va organiser un compost chez elle et qu’elle a repéré où le donner dans son quartier….

Installation d’un composteur sur le tournage de la série DÉTER

Pour les discussions autour des animaux (et de manière générale), l’idéal est de pouvoir assister aux repérages. Là encore, il est difficile d’être précisément au courant de la manière dont sont tournées toutes les séquences avec les animaux (notamment en mon absence). Nous avons un conseiller animalier qui est chargé de conseiller les équipes et comédiens sur leurs comportements et ce qu’il est possible ou pas de faire avec eux. Il fait le lien avec les propriétaires et est garant notamment de leur bien-être. Il y a tellement d’interactions avec les animaux sur DÉTER que même si on peut considérer que l’éco-référent a une responsabilité, elle est ici clairement déléguée au conseiller animalier. Tout comme pour les tournages en milieux naturels, je crois qu’il faut vraiment s’appuyer sur les gestionnaires de territoires quand il y en a.

 

De manière générale, est-ce que tu es plutôt bien accueillie au sein de l’équipe et de la production ?

Je suis plutôt bien accueillie par les équipes qui considèrent d’un très bon œil la réduction de notre impact environnemental. Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières en tant que femme sur un poste d’éco-référente. Les points de friction ont lieu sur les changements impliqués par une démarche d’éco-production que je porte et donc en tant que personne éco-référente.

En général, c’est un poste qui est bien perçu et je suis plutôt agréablement étonnée d’entendre les pratiques et/ou propositions de certains techniciens qui ont déjà travaillé sur des tournages éco-responsables et qui font donc évoluer leur pratique depuis plusieurs mois/années. Lorsque je rencontre un technicien pour la première fois, j’essaie de savoir où il en est individuellement de l’écologie ou dans ses pratiques personnelles. La très grande majorité des personnes est à l’écoute quand je présente les actions mises en place sur DÉTER. Dans la pratique, c’est parfois un peu plus compliqué. Bien sûr, il y a quelques réfractaires et les discussions sont parfois un peu houleuses. J’essaie alors de comprendre pourquoi cette personne est réfractaire (éco-anxiété, négation du changement climatique, etc.) et le meilleur outil reste l’écoute et la discussion même si parfois, j’ai l’impression qu’elle ne va pas très loin…

Si cela fonctionne bien sur un tournage comme DÉTER, c’est aussi que les producteurs et le diffuseur sont moteurs dans cette démarche.

J’ai été récemment embauchée sur une fin de film dont la majeure partie avait été tournée à l’étranger ; la directrice de production, pourtant sensible à l’éco-production, et le régisseur général m’ont dit que pour une dernière semaine de tournage avec une équipe qui a pris l’avion et s’est suréquipée pour un tournage dans le froid, ça ne valait sans doute pas la peine. Nous avons donc mis en place très peu d’actions concrètes. Avec l’équipe régie, on a évité le plus possible l’achat de bouteilles en plastique et de biscuits sur-emballés, nous avons organisé le tri sélectif, mutualisé les transports (ça, c’était assez évident, car il y avait un lien direct avec une économie de location de véhicules) mais ça s’est arrêté là… Sans légitimité et sans temps de préparation, j’ai vite vu les limites à la mise en place d’actions éco-responsables.

 

Tu précisais plus haut que tu n’avais jamais rencontré de difficulté en tant que femme auprès des équipes. Penses-tu que cela arrive ? Que le genre de la personne peut avoir son importance à un tel poste ?

De mon côté, je n’ai pas ressenti d’animosité parce que j’étais une femme. Bien sûr, il peut y avoir des réactions parfois un peu vives à mon égard, mais qui pour moi ne sont pas liées au genre. Des réactions par exemple liées au rejet en bloc de tout ce qui est éco-production car considéré comme liberticide, ou encore une impression de greenwashing (résumer l’éco-production à des gobelets et du co-voiturage), que le peu que nous mettons en place ne changera rien, etc. Je ne suis pas experte dans tous les domaines bien évidemment et je suis donc aussi demandeuse d’informations et de conseils sur comment mieux faire dans le métier de chacun. Dans mes interactions, je pense (j’espère) que les équipes comprennent que pour moi, c’est un tout, que je suis convaincue de notre impact et de notre capacité à faire évoluer nos pratiques (professionnelles comme personnelles).

Après, plusieurs facteurs entrent en jeu comme le caractère de la personne, sa personnalité, ses valeurs (sensibilité à l’écologie, manière de vivre), ses expériences (notamment au niveau professionnel : certains ont travaillé sur d’autres projets éco-responsables), son âge, etc.

 

Tu as donc suivi la formation « transition écologique de l’audiovisuel » : peux-tu nous en dire un mot ? Es-tu adhérente d’Écoprod ?

Depuis de nombreuses années déjà, je trouvais de plus en plus difficile de constater le gaspillage et la surconsommation sur les tournages, notamment au niveau de la régie sans trouver la manière d’agir très efficacement (à part les gobelets et un peu de vrac).

Je me rappelle encore arriver en 2018 sur un gros tournage au moment où sont livrées des palettes de petites bouteilles d’eau. Je me suis arrêtée pour les regarder s’entasser en me demandant s’il ne valait pas mieux faire demi-tour.

J’ai profité du confinement pour faire une première journée de sensibilisation en visio puis j’ai enchaîné par une formation de cinq jours avec l’association Écoprod dès que j’ai pu. Je suis toujours adhérente de l’association qui est un vrai relai pour les éco-référents et tous ceux qui veulent se faire aider sur ces questions.

 

Référent harcèlement, référent Covid, référent Écoprod… Penses-tu que nous avons « trop » de référents ? Est-ce un job selon toi qui existera encore dans 10 ans ?

S’il y a des référents, c’est qu’il a des manques (ou qu’il y a eu des manquements !). On peut espérer que ces postes n’existeront plus dans 10 ans, car tout le monde aura de bonnes pratiques, mais c’est un peu utopique…

 

Si oui, à quoi ressemblera-t-il ? Toujours dans cette idée d’avenir plus ou moins proche, est-ce qu’il te semblerait nécessaire d’avoir plusieurs éco-référents spécifique à certaines choses (ex : animaux, environnement, recyclage, transport…)

Le métier d’éco-référent est à peine né qu’il est déjà en pleine mutation. Plusieurs profils semblent se dessiner : une personne chargée de réfléchir à la stratégie avec la production et de définir une feuille de route pour le tournage et une autre personne pour mettre en place (en actions) la démarche sur celui-ci. Pour l’instant, le terme choisi, éco-référente ou éco-manageuse dépend de la personne qui exerce ce métier ou de la société de production qui l’embauche sans que les missions qui y soient associées soient différentes ce qui est révélateur aussi de la définition de ce nouveau métier qui se cherche encore (tout comme à ce jour, il n’est pas répertorié dans les conventions collectives).

J’étais par exemple éco-manager sur RIEN À PERDRE et éco-référente sur DÉTER alors que je fais plus de management sur la série… Il y a forcément une partie management d’équipe et les réflexions en cours sur l’évolution de ce métier à plusieurs niveaux devrait intégrer plus clairement cette notion de management.

Il pourrait également y avoir des relais dans certains départements (voire tous) comme la déco, la régie, etc. Une mission supplémentaire qui serait donnée à des techniciens avec une solide expérience dans leur domaine. Le fait d’être référents dans leur département permettrait d’assurer un meilleur suivi au niveau de leur équipe.

L’idéal serait que le plus grand nombre se forme dès à présent.

 

Petit mot de la fin : As-tu quelques points clefs à donner aux futur(e)s référent(e)s Écoprod ? Et surtout, les erreurs à éviter ?

Patience, persévérance, savoir parfois faire un pas en arrière.

Cela doit être un effort collectif et à mon avis, le mieux est que les idées de nouvelles pratiques viennent des comédiens, producteurs, techniciens et de tous des professionnels dans leur métier.

 


 

Pour accompagner cet entretien, voici quelques définitions

  • L’impact environnemental est l’ensemble des changements qualitatifs, quantitatifs et fonctionnels de l’environnement (négatifs ou positifs) engendrés par un projet, un processus, un procédé, un ou des organismes, ou un ou des produits, de sa conception à sa fin de vie.
  • L’éco-anxiété ou écoanxiété est un néologisme qui désigne l’ensemble des émotions liées au sentiment de fatalité vis-à-vis des diverses crises environnementales. Ces émotions sont principalement la peur, la tristesse et la colère. La principale cause de cette anxiété peut être liée à une dépression, mais aussi à un sentiment d’inaction ou d’insuffisance des actions prises en faveur de la planète, par les gouvernements et les populations. Selon l’Observatoire des Vécus du Collapse (OBVECO), 2,5 millions de Français souffraient en 2022 d’éco-anxiété.
  • L’empreinte carbone est un indicateur qui vise à mesurer l’impact d’une activité sur l’environnement, et plus particulièrement les émissions de gaz à effet de serre liées à cette activité. Elle peut s’appliquer à une personne (selon son mode de vie), à des ménages, à une entreprise (selon ses activités), un territoire, ou encore à des produits.
  • Le greenwashing ou « écoblanchiment » est une technique de marketing ayant pour bout de donner l’illusion de l’éco-responsabilité d’une marque, entreprise, organisme… Souvent contradictoire avec leurs pratiques quotidiennes.
  • L’empreinte numérique est le coût carbone de nos vies numériques (usages numériques, stockage, bande passante…).

 


Ressources

Sites internet

– Calculer son empreinte carbone : https://nosgestesclimat.fr OU https://datagir.ademe.fr OU https://www.myco2.fr/particuliers
– Écoprod : https://www.ecoprod.com/fr/ Les Assises d’Écoprod auront lieu le 12 décembre 2024 à Paris.
– Le carbon’clap : https://www.ecoprod.com/fr/carbon-clap.html
– Le plan Action du CNC :https://www.cnc.fr/a-propos-du-cnc/le–plan-action—-politique-de-transition-ecologique-et-energetique-des-secteurs-du-cinema-de-laudiovisuel-et-des-industries-techniques_1850685
– Formations CST : https://formation.cst.fr/
– Reporterre (le magazine de l’environnement): https://reporterre.net
– Vert (le média qui annonce la couleur) : https://vert.eco
– Agir pour l’Environnement (association de mobilisation citoyenne) : https://www.agirpourlenvironnement.org
– Bon Potehttps://bonpote.com


Bibliographie 
Silence dans les champs de Nicolas Legendre (récompensé du prix Albert-Londres, auteur aussi de l’excellent « Himlaya breton« )
Humus de Gaspard Koenig
Dans la forêt de Jean Hegland
Algues vertes, l’histoire interdite BD d’Inès Léraud

Podcasts 

Pour approfondir la thématique, ARA vous propose aussi la lecture du rapport d’Emmanuel Cardonna Gil, Sociologue, sur le site de nos collègues CineKlee. Une analyse des conditions de travail actuelles des techniciens du Cinéma et de l’audiovisuel, et l’impact que cela peut avoir sur la mise en place de pratiques éco-responsables.


Entretien mené pour A.R.A. par Hélène Dubouchaud merci à Mado Le Fur
Crédits photos : Dessin de Chapô / DÉTER – Black Sheep Film / Mado Le Fur / Les Simpson (20th Century Fox)

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