L’Apple Watch en tournage
Gadget techno ou petite révolution au poignet, la réponse n’est pas si évidente quand on vient de tester, en préparation et en tournage, la montre connectée ou « Wearable » la plus vendue au monde dans sa catégorie (selon la presse).
De prime abord futile, j’écris cet article car j’aurai bien aimé lire un témoignage similaire avant de l’avoir pour me faire une idée par procuration. À défaut, je m’y colle. :)
Tout d’abord, le modèle testé est une Série 3 d’entrée de gamme, neuve, avec GPS uniquement (non cellulaire), 42mm, avec un boîtier en aluminium gris sidéral et un bracelet Sport noir. Étanche jusqu’à 50 mètres et avec un écran Ion-X (depuis l’iPhone 6) type Rétina OLED (comme l’iPhone X). Une montre à 399 euros tout de même (prix officiel Apple).Auparavant, depuis 5 ans, j’avais l’habitude de porter une montre en acier et à aiguilles avec mouvement automatique, étanche à 200 mètres et avec un verre de saphir quasiment inrayable ! Simple, durable et efficace.
Concernant le tournage, il était en France, en février dernier avec des températures souvent négatives, en décors naturels (extérieurs et intérieurs).
Concernant le paramétrage de la montre, j’ai retiré la majorité des applications tierces qui s’installent automatiquement lors de la première configuration avec le téléphone afin de n’avoir que le minimum vital.
EN PRÉPARATION
La première chose qui marque et qui rend un peu addictif est le « monitoring » de son rythme cardiaque (mesurable sur l’instant et en moyenne tout au long de la journée). C’est là qu’on se dit que ce métier est pour le moins palpitant !
Le rythme cardiaque, aussi appelé les pulsations cardiaques, est le nombre de fois que votre cœur bat par minute. Un rythme cardiaque normal dépend de l’individu, de son âge, de la taille de son corps, de son niveau de forme physique, de son état cardiovasculaire, s’il est debout ou assis, s’il prend ou non des médicaments et même de la température de l’air. Les émotions peuvent aussi avoir un impact sur le rythme cardiaque, étant donné que ce dernier s’élève quand un danger est détecté ou si l’on vit d’autres facteurs de stress – Source : http://www.bodyscience.fr
Effectivement, même si la précision de cette mesure via une montre est discutable à mon sens, on s’étonne (mais pas dans le bon sens) à découvrir notre tachycardie (rythme rapide, au-dessus de 100 battements par minute) ou bradycardie (rythme lent, souvent moins de 60 bpm). Du coup, à l’heure de l’apéro avec les collègues en fin de semaine, la montre intrigue et circule pour aboutir à de franches rigolades.
Le vrai changement !? On fait clairement appel à son smartphone pour la réception. SMS, e-mails, notifications WhatsApp et même sa messagerie vocale, on peut tout lire ou écouter via cette montre, qui dispose d’un micro et d’un haut-parleur très convenables, du moment que cette dernière est connectée via Bluetooth au téléphone pour accéder au réseau ou en Wifi directement (depuis une récente mise à jour). Pour l’aspect émission, comme répondre à ses messages, il vaut mieux passer par l’assistant vocal maison Siri qui fonctionne très bien. Sinon, on utilisera son ordinateur ou encore son smartphone.
Il y a aussi une option de déverrouillage automatique de son MacBook, si de dernière génération (que je n’ai pas), quand il détecte la montre, portée au poignet donc déverrouillée, à l’ouverture de l’écran !Pour le reste, en préparation, cette montre donne l’heure et c’est bien là le plus important. Une heure au passage très précise car synchronisée sur internet via les serveurs de temps dits (NTP).
Je n’ai pas franchement accroché aux fonctions peu ergonomiques de cartographies (Maps, Google Maps…), de photos, rappels, ni même de météos… L’écran est tout de même minuscule (312 x 390 pixels pour la 42 mm) donc peu d’informations affichées mais il est parfaitement lisible au soleil (merci l’OLED).
EN TOURNAGE
La première inquiétude qui m’est venue pour le plateau est la nuisance sonore de la montre. Quid de la gestion des sonneries et autres notifications intempestives quand on n’a pas l’habitude de ce genre d’appareil. Et bien « que nenni ».
L’Apple Watch peut fonctionner en symbiose avec votre téléphone du moment que les réglages de ce dernier l’autorisent. Le Mode Avion par exemple, essentiel en tournage et présent aussi sur la montre, s’active simplement et votre téléphone en fera autant dans la seconde. Il en est de même depuis le téléphone vers la montre. Ils sont jumelés ! Pratique. Par contre, cette réplication ne fonctionne pas entre les deux appareils quand l’un ou l’autre sortent du mode Avion. Dommage mais logique techniquement.
Une autre application que j’ai testé en plateau est le Minuteur. Aussi présent sur le smartphone mais moins discret… Plus pratique au poignet et pour avoir un oeil sur les temps de travaux de certains départements, le minuteur permet de s’éviter de mémoriser une heure de début et donc de fin quand on est dans le bouillon. Allant de 1mn, 3mn, 5mn, 10mn, 15mn, 30mn, 1h, 2h et réglable à volonté, la montre vibrera une fois le temps écoulé.
Évidemment, il ne faut jamais prendre au pied de la lettre un temps estimé en mettant les dernières secondes du minuteur sous le nez du chef opérateur par exemple.
Le réveil. Une fonction supplémentaire pour assurer son réveil dans les temps car au-delà de l’habituelle sonnerie tonitruante qui vous met de mauvaise humeur, vous aurez désormais une vibration au poignet redoutablement efficace.
La météo ? Écran minuscule, infos minimalistes… Le bon vieux WeatherPro ou encore Météo France sur le téléphone sont restés ma référence avec les autres bulletins mobiles pour recouper les prévisions.
La fonction Talkie-Walkie ?!? Une douce aberration dans nos métiers sans doute trop dépendante de la qualité du réseau. Vous en saurez plus sur le site d’Apple et via cette vidéo explicative de Chaine iPhonfr qui vous éclairera sur cette fonction que je n’ai même pas envie de tester…
L’AUTONOMIE !?
Admirable en toute franchise ! Sur de grosses amplitudes horaires, 15 à 20% de batterie utilisés en moyenne par jour, avec une utilisation assez minimaliste sur le plateau et un mode avion souvent activé. Sachez qu’il y a un mode Réserve (économie d’énergie désactivant moults services) disponible sur la montre qui ceci dit est neuve… Ça aide. Je n’ai pas ressenti non plus d’impact sur l’autonomie du téléphone.
LA DURABILITÉ !?
La grande inconnue à l’usage dans un futur proche et à moyen terme. L’aluminium et non l’acier qui compose le corps de la montre est peut-être léger et résistant à la corrosion mais il est aussi « mou », donc rayable et cabossable à souhait. L’écran, quant à lui, n’est pas un modèle de résistance au temps (sujet aux rayures et au bris) à l’inverse du saphir cristal qui intègre la plupart des montres classiques dans cette gamme de prix et avec de l’acier en prime !
Apple y a pensé avec des modèles donc en acier et avec ce fameux verre de saphir mais il vous faudra débourser bien plus (à partir de 649 euros).
LA CONFIDENTIALITÉ
La montre se verrouille automatiquement dés qu’elle n’est plus portée par un code à 4 chiffres, indépendant de votre smartphone. Vous pouvez retirer les applications tierces type WhatsApp pour ne pas être ennuyé au poignet mais les SMS, e-mails et la messagerie vocale sont intégrés et ne peuvent pas être retirés. On peut uniquement régler les notifications. On aime ou on n’aime pas. S’il existe un moyen, partagez. :)
LA LITANIE DES CADRANS
Ils sont nombreux, très nombreux. Tout comme les différents type de bracelets. Il y en a vraiment pour tous les goûts.
Le truc sympa tout de même, passé Mickey qui amuse la galerie en battant la mesure des secondes, est la possibilité d’afficher plusieurs types d’infos diverses (complications) et variées en plus de l’heure du pays dans lequel on se trouve : le fuseau horaire d’un autre pays de son choix, la température, l’éphéméride (heures coucher / lever du soleil), la date, le jour, la batterie, l’activité physique, les phases de lune, le réveil, les rappels, etc…
POUR CONCLURE
L’Apple Watch est un bel objet, bien fait, qui propose un nombre impressionnant de services (trop ? et avec excéssivement de réglages à mon goût) que je n’ai pas eu le temps de tester de manière exhaustive lors de cet essai sur quelques semaines. Il y a donc probablement d’autres intérêts à découvrir.
Malgré tout, si je devais résumer cet outil (un vrai couteau suisse numérique), je le qualifierai de contournable. Il n’est pas prêt de remplacer ma montre traditionnelle qui m’est fidèle depuis près de 5 ans et qui n’a pas bougé structurellement d’un iota (acier et saphir). Je ne pense pas pouvoir dire la même chose de ce modèle d’entrée de gamme dans le temps. De plus, cela vous obligera à rester dans un écosystème (Apple), assez fermé et cher, pour profiter pleinement des fonctionnalités.
Pour le reste, ceci n’est qu’un avis. C’est à vous de tester et de choisir la montre qui vous convient le mieux. Si vous avez des retours d’expériences sur ce type de montre connectée en plateau (Apple, Pebble, Garmin, Samsung…), n’hésitez pas à partager. Vous découvrirez aussi de nombreux tests sur YouTube pour forger votre propre opinion.
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Crédits des images : Apple Inc., K2000 (série TV créée par Glen A. Larson, 1982), Inspecteur Gadget (déssin animé créé par Bruno Bianchi, Andy Heyward et Jean Chalopin, 1983)